Les rumeurs, une pratique d’homme sage * ?

En période de changement, les rumeurs, les tabous et les non-dits envahissent les espaces de discussion et de travail. C’est un phénomène très souvent perçu comme négatif (car allant à l’encontre d’un idéal de contrôle ou de transparence de communication) ou mal vécu par ceux qui sont pris dans ses filets et pourtant très commun.

Yuval Noah Harari, professeur d’université et historien, nous donne un éclairage amusant sur le pourquoi de ce phénomène dans son livre « Sapiens » ** où il y retrace l’histoire de l’humanité dans une perspective globale. Il raconte comment Homo sapiens, cet « homme sage » l’a emporté sur les nombreuses espèces du genre humain (Homo rudolfensis, Homo ergaster) et du règne animal.

Voici la théorie du commérage qu’il présente et décrit comme inhérente à notre « brève histoire de l’humanité »:

« La coopération sociale est la clé de notre survie et de notre reproduction. […]. Il importe bien davantage […] de savoir qui […] hait qui, qui couche avec qui, qui est honnête, qui triche.

Avec des informations fiables sur les personnes de confiance, les petites bandes ont pu former des bandes plus grandes, et Sapiens a pu élaborer des formes de coopération plus resserrées et plus fines.

On pourrait croire à une plaisanterie, mais de nombreuses études corroborent cette théorie du commérage. […] Celui-ci nous est si naturel qu’il semble que notre langage se soit précisément développé à cette fin. […] »

Que faisons-nous de tout cela qui nécessairement existe en période de changement ? Nous pouvons les prendre en compte. En effet, les rumeurs, les bruits de couloir, les non-dits (…) ainsi que le besoin de « bavarder » peuvent faire partie de dispositifs d’accompagnement (alors qu’ils ont trop souvent tendance à être écartés).

Pour ce faire, nous pouvons utiliser différentes modalités de travail comme par exemple:

  • le système de « boîte noire »,
  • les débats de type « remue-ménage »
  • les supports écrits réalisés en amont ou pendant le séminaire comme « on m’a dit que », « le téléphone sonne »…

Ainsi, ces rumeurs, bruits, tabous… peuvent créer de la valeur en jouant différents rôles : libérer la parole, être un support pour échanger de l’information ou devenir un élément de solution dans l’accompagnement des changements.

* Homme sage : Homo sapiens

** Voir chapitre « l’arbre de la connaissance » Sapiens, une brève histoire de l’humanité – édition Albin Michel

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