Oser sa différence

Manquons-nous d’entrainement dans l’expression de notre différence, celle de nos idées et de notre posture?

Diable, oui ! Nous en manquons sérieusement. Avoir un avis différent de celui de notre manager, des membres de l’équipe, de nos clients  met en jeu bien des postures de « bon élève », « d’adulte responsable », et des compétences longuement acquises comme écouter, se taire, accepter, se conformer, faire plaisir, ou encore fraterniser.

On voit bien dans cette liste les bénéfices associés à opter pour l’acceptation ou le choix de rejoindre le clan de la majorité. Consentir pour trouver sa place dans l’équipe, décrocher une promotion, une augmentation de salaire…Etre d’accord pour avoir une bonne évaluation, ne pas faire d’histoire, échapper au conflit ou trouver (trop) rapidement une solution.

Pourtant cette facilité à accepter, cette disposition naturelle à nous rentrer dans le rang nous prive de nous-même, de la différence et de la créativité.

Intéressons-nous d’abord en quoi cela nous sépare-t-il de nous-même. Choisir d’exprimer ses désaccords suppose d’avoir clarifié ses idées et de les avoir alignées avec ses valeurs, ses principes de vie et ses façons d’agir. Cette mise en cohérence avec soi pousse à réfléchir sur nous, sur ce que nous pensons, nous ressentons et nous faisons. Elle renforce notre confiance en nous-même mais également en la vie. Elle donne également la pertinence et la puissance nécessaires à une prise de position constructive.

Le second élément enjeu est la difficulté à nous relier à la différence des idées et des positions individuelles ainsi qu’à la possibilité de jouer la synergie. Nous nous éloignons de cette différence de penser qui nous rend tous, a priori, unique. En effet, une pression de conformité en groupe s’exerce naturellement dans l’entreprise. Etre en mesure de discerner cette pression, de la nommer et de l’affronter permet plus facilement d’exprimer, écouter et intégrer les différents points de vue, de donner des feedbacks , de prendre des décisions, d’avoir des échanges fructueux…autant d’éléments clés de l’intelligence collective !

Enfin, nous nous écartons de la capacité à créer. Accepter toutes les règles, les façons de travailler, de communiquer, ne pas remettre en cause ce qui est fixé, toutes ces choses conduisent peu ou prou aux mêmes destinations ; faire de l’idem, fossiliser les activités et perdre des capacités d’enthousiasme et d’étonnement. Or afin d’inventer et de renouveler, chacun de nous, collaborateurs et  entreprise, avons besoin d’emprunter des chemins différents, besoin de défaire des limites, troubler les certitudes ou déranger l’ordre établi. Bousculer, interroger pour façonner un ailleurs, pour stimuler le nouveau et imaginer…des offres de produits, des façons nouvelles de communiquer et de travailler.

Vers quoi tout cela ouvrirait-il dans l’entreprise?

Autoriser une forme de désobéissance dans l’organisation donne du champ à des compétences encouragées, attendues autant que redoutées dans les organisations comme :

  • Le courage d’exprimer ses désaccords, ses idées et ses doutes,
  • Une communication directe et plurielle que certains nomment « Intelligence Sociale »
  • La « pensée en dehors de la boîte » : oser davantage au delà de ce qui a été appris ou dit et développer la curiosité
  • l’engagement et la prise d’initiatives des collaborateurs

Devons-nous avoir peur alors d’oser notre différence ? Au contraire ! Dès lors que la curiosité, l’exigence, l’esprit critique et d’inventivité et l’initiative l’accompagnent. Elle est un gage d’une entreprise vivante, agile et capable de faire bouger les lignes.

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