C’est une évidence. La curiosité est présente à chaque instant dans l’accompagnement. Elle sert à nous relier à l’autre, à l’équipe, au collectif. Elle amène à poser des questions des plus anodines aux plus « farfelues », à cheminer sur des sentiers inconnus et à prendre le rôle de « découvreur d’autrui », de son parcours et de ce qui le guide.
Elle ne conduit certainement pas à tout comprendre mais nous la suivons toujours car l’expérience montre qu’elle mène très souvent à des trésors cachés : remise en question d’habitudes ou d’idées toutes faites, mise en lumière de nouveaux sens ou d’apprentissages dans les actions, réactivation de compétences laissées de côté…
Ainsi, avec la curiosité à nos côtés et apprivoisée :
- nous explorons les pratiques professionnelles pour les consolider: « Comment faites-vous ceci ou cela ? » « Qu’est-ce que cela vous permet ? »
- nous cherchons à créer de nouveaux sens pour renforcer la personne: « Quelle était votre intention en agissant ainsi ? », « Quelle valeur vouliez-vous préserver? »
- nous revisitons et étoffons les compétences : « comment avez-vous réussi cela ? », « Comment cette idée vous est-elle venue ? »
La curiosité vers l’autre élargit la perspective. Elle donne du recul, de la respiration à l’équipe et à la personne, capables alors de porter un nouveau regard sur eux et sur leurs actions.
Elle reconnaît, permet de sortir du familier et connu. Elle se transmet, anime et crée de l’enthousiasme dans la relation et dans la conversation.
Mais parfois elle déserte l’espace. Que se passe-t-il alors ? L’ennui prend place, l’ennui d’exercer son métier, l’ennui dans l’échange avec à la clé un assèchement certain des relations et du travail.
Comment faire alors ? S’étonner de l’absence de Curiosité, du moment ou du sujet où elle nous a quittés. Explorer les recoins où elle se loge et s’y engouffrer, la cultiver de façon à ce que notre curiosité crée des issues nouvelles et des lignes de fuite à partir desquelles progresser.
