Mais qu’est-ce que je dois faire ?

« Mais qu’est-ce que je dois faire, dites le moi » s’aventure Isabelle en séance de coaching. Tentative, tentation de poser la question mine de rien, elle qui s’était engagée dans une démarche d’accompagnement et qui implique la prise en charge de ses apprentissages.

J’aurais volontiers apporté des réponses. Mais alors j’aurais pris sa place. J’aurais fait (mine de rien moi aussi) une tentative de « putsch » sur ses fonctions de manager d’équipe dans les relations publiques, bref une prise de pouvoir sur elle.

Honnêtement, je ne connais pas grand chose aux relations publiques. En revanche, je m’y connais mieux sur les façons de trouver ses propres solutions, de découvrir ce que Isabelle est capable de faire, renouveler ou créer avec son équipe qui n’en fait qu’à sa tête. Je m’y trouve plus à ma place, en capacité de l’accompagner vers l’autonomie et la responsabilité.

Mais cette question m’intéresse énormément car elle est critique en coaching. C’est pour cela qu’elle s’invite souvent aussi bien dans les séances collectives qu’individuelles.
Elle est critique car elle est au cœur du travail de collaboratif. « Qu’est-ce qui fait que le client imagine qu’un autre saurait mieux à sa place ce qui doit être fait ? ». L’idée sous-jacente serait-elle qu’il :

  • n’est pas capable de trouver par lui-même ?
  • ne serait pas en mesure d’assumer les effets de ses propres actions ?
  • ne serait suffisamment à même d’initier des solutions pertinentes en lien avec son contexte de travail ?

Est-ce pour cela que Francis lança lors de notre dernière séance un sourire aux lèvres « Je sais bien que vous ne me direz pas ce que je dois faire, vous ne pourriez pas un peu, mais juste un peu… » ?

Justement, nous y sommes. Le signal qui annonce le moment venu de plonger mon client dans les différentes possibilités qu’il a, qu’il pense ne pas avoir, qu’il pourrait créer (et comment). Francis réfléchit, voit bien que je le pousse à aller plus loin encore – « encore vos questions » grogne-t-il mais il y retourne. Il expérimente la confiance, celle que j’ai en lui, en sa capacité à chercher, à trouver et à aller toujours plus loin. C’est comme si, après lui avoir fait la courte échelle, Francis se hissait le long d’un mur, de plus en plus sûr de lui, confiant, agile et capable de trouver de nouvelles prises.

Alors, à la fin de la séance, nous faisons le point sur toutes les possibilités d’action qu’il a formulées : les faciles, les plus difficiles, leurs intérêts, les ressources propres et externes qu’il a pour les réaliser.

Une autre étape peut alors s’enclencher, celle où Francis va mettre en œuvre une partie de ce qu’il aura décidé. Il les testera dans son quotidien. Il en évaluera les effets. Il pourra, puisqu’il aura lui-même imaginé ses solutions, les réajuster si besoin. Enfin, il tirera des conclusions sur ce qu’il est en capacité de faire, d’imaginer, de poursuivre et d’inventer de nouveau. Il donnera probablement des noms à tout cela, en séance ou ailleurs, des noms comme le courage, la capacité à recadrer, le goût pour développer des hommes, l’assertivité…

Ainsi, Francis – comme d’autres – fort de sa capacité à avoir dépassé la tentation de trouver chez l’autre des réponses pour lui, saura à nouveau chercher, aller au bout de ses idées, avoir confiance en lui et en ses possibilités à mobiliser ses ressources propres dans l’action.

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